Le Qatar a voulu présenter un visage accueillant de l’islam durant la Coupe du monde

Comme toute culture qui tient à se faire connaître, le Qatar a utilisé cette Coupe du monde, à domicile, comme un outil de “soft power”. Cela veut dire qu’il profite d’une grande rencontre sportive, pour se livrer à une forme de diplomatie publique douce. Elle vise à séduire les visiteurs pour qu’ils partagent les richesses culturelles du lieu.

Le Qatar a voulu présenter un visage accueillant de l'islam durant la Coupe du monde

Les spectateurs, comme ils ont choisi de venir, vont tendre à se fondre dans le paysage culturel et chercher à découvrir comment vit le peuple d’accueil.

Mais, il ne faut pas perdre de vue que les touristes sont là pour bénéficier du caractère exceptionnel des matchs. Ils sont là pour se distraire en participant aux offres de paris en ligne qui leur sont ouvertes localement, comme l’excellent arabicbet.org qui intègre les restrictions propres à la religion islamique.

Des témoignages d’adoption temporaire de certains traits culturels

Les pays d’origine avaient passé des consignes strictes à leurs ressortissants, d’où l’adoption d’une attitude respectueuse. Il est assez naturel d’entendre les visiteurs assurer qu’ils ne sont pas venus “boire de l’alcool” et, en revanche, se plonger dans l’exploration des sites comme les mosquées. Les guides qatariens se sont donc employés à présenter les grands traits de l’islam, comme les cinq piliers, chaque fois qu’un Occidental leur posait des questions, en se montrant aussi précis et ouvert que possible.

Le Qatar Guest Center affirme avoir fait venir des dizaines de prédicateurs du monde arabe, pour profiter de l’opportunité du jeu et produire une “autre image de l’islam” : “Nous expliquons davantage aux gens l’éthique, l’importance des liens familiaux et le respect des voisins et des non-musulmans”, dit l’un d’eux à l’occasion d’une interview.

Par ailleurs, ces Américains ou Européens ont eu à cœur de se passionner pour les modes culinaires et vestimentaires qui sont propres aux pays arabes et du Golfe. Il n’est donc pas étrange d’apercevoir des clichés de touristes vêtus à la mode qatarienne, avec les mêmes Guthras et Agals que portent traditionnellement les hommes dans le Golfe arabo-persique.

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Lutter contre la campagne négative occidentale

Le cheikh Mohammed bin Abdul Rahman Al Thani, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar s’est aussi appuyé sur le haut niveau des réalisations du pays, pour couper court aux accusations d’exploitation et de conditions d’attribution de l’organisation entachées de soupçon de corruption. La fête donnée en l’honneur des joueurs comme des spectateurs devait donc être parfaite et convaincante.

Beaucoup de voyageurs attestent être arrivés avec l’esprit encombré de nombreux préjugés et s’en être libérés au fur et à mesure durant leur séjour. Mais il est aussi vrai que le Qatar conserve un statut particulier et est même entré en conflit avec ses propres voisins du Golfe, jusqu’en janvier 2021, comme restant le bastion des Frères Musulmans dans la région, alors que les Émirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite, le Bahreïn, s’ouvrent à la modernité, notamment en matière de droit des femmes, et à de nouvelles alliances.

Ainsi, le journal Al Jazeera se montre très virulent contre toute critique, au lieu d’accepter que la diplomatie fonctionne “dans les deux sens”.

Un festival sportif est-il vraiment le lieu de se livrer à la prédication ?

Mieux faire connaître des principes religieux et philosophiques, le versant de tolérance souvent caricaturé par le comportement radical d’une certaine frange de gens ignorants, paraît comme une manière hospitalière de partager des richesses culturelles ou des us et coutumes.

En revanche, une partie de ces prédicateurs semblent être venus avec la ferme intention de faire de nouveaux adeptes, en un mot, de pratiquer des conversions.

Ainsi, le Sultan bin Ibrahim Al Hashemi, professeur de charia à l’Université du Qatar et directeur de la station de radio Voice of Islam, a présenté la Coupe du monde comme le moyen idéal pour “trouver de nouveaux convertis ainsi que pour lutter contre l’islamophobie”. Si la deuxième partie de son propos est louable, on peut croire qu’il se trompe de contexte.

La première “religion” vénérée par les fans de Mbappé, Giroud, Ronaldo ou le Marocain Achraf Hakimi, en se rendant au Qatar, c’est le football, auquel il voue un “culte”, y compris en misant plusieurs fois dans le mois ou l’année, par l’intermédiaire des bookmakers.

Se livrer à des conversions expresses en moins d’un mois de compétition risquerait de s’avérer fondé sur un contenu assez superficiel et dans un contexte festif qui n’est pas adapté à une méditation en profondeur sur le sens de la vie humaine. Le prosélytisme est souvent l’occasion de donner une fausse image d’une religion. En Europe, des citations extraites de leur contexte ont engendré le radicalisme.

Mis à jour le 20/09/2023

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